Description
Ici il n’est pas question de pleurer sur le sort réservé aux femmes mais d’en comprendre les bases matérielles, l’histoire du développement des sociétés, pour mieux combattre la double oppression des femmes, par le patron dans l’entreprise et par son mari à la maison. Les hommes n’ont pas de tout temps dominé les femmes. “En fait, plus de quatre-vingt-dix pour cent de l’histoire et de la préhistoire de l’humanité correspondent à une période où la vie sociale était marquée par le fait que les femmes y jouaient un rôle dominant.” Rien d’inéluctable donc.
Mais le basculement eut lieu quant apparut le surproduit social. L’homme, hier envoyé cueillir et chasser, soumis aux aléas de la nature, apportant son écot à la société communiste primitive dominée par les femmes, pouvait désormais accumuler pour lui-même quitte à en asservir d’autres, hommes ou femmes. Savez-vous que le mot famille vient du latin “famulus” qui veut dire “esclave” ? Non, ni la famille, ni la propriété privée, ni l’État n’ont existé de tout temps, mais que leur apparition dans l’histoire de l’humanité relie entre elles ces trois catégories.
Les marxistes, depuis Marx et Engels, ont, sur cette base, accordé la plus grande importance au combat contre la double oppression des femmes. La Commune de Paris n’a pas été en reste qui instaura l’instruction publique et le droit à l’instruction des filles, le droit au divorce, l’égalité de traitement entre instituteurs et institutrices etc. Quant à Lénine, au lendemain de la révolution russe d’octobre 1917, il écrivait : « Le plus simple a été de prendre le pouvoir, le plus compliqué, c’est après. Établir l’égalité politique de la femme et de l’homme dans l’État soviétique, c’est un des problèmes les plus simples. Établir l’égalité économique du travailleur et de la travailleuse dans la fabrique, dans l’usine, au syndicat, c’est déjà beaucoup plus difficile. Mais établir l’égalité effective de l’homme et de la femme dans la famille, voilà qui est incomparablement plus compliqué et qui exige des efforts immenses pour révolutionner tout notre mode de vie. »
Aucune question n’est laissée de côté : le rapport entre la religion et l’oppression des femmes, par exemple, en ne cédant rien à la propagande officielle. “L’islam est une religion qui traite les femmes comme des individus de seconde zone, sûrement, mais la religion catholique ou la religion juive n’ont rien à lui envier. Toutes les religions monothéistes réduisent la femme à un rôle de soumission aux hommes. Est-ce un hasard ?” interroge l’orateur qui note que le monothéisme apparaît quand se développe l’excédent social et les échanges de marchandises, justement au moment où l’on passe de la société matriarcale à la société patriarcale. Ceci n’aurait rien à voir avec cela ?
Un petit livre d’une quarantaine de pages, riche d’informations et de références et de l’expérience accumulée du mouvement ouvrier, à lire en une petite heure.
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